Le propriétaire
Le propriétariat n’est plus un rêve fou réservé à une élite évoluant au sein d’un club fermé. Il est aujourd’hui un loisir accessible quels que soient la disponibilité financière, la situation géographique ou le degré d’initiation.
Etre propriétaire, c’est évidemment vibrer pendant les minutes que dure la course, envahi par l’émotion, porté par la clameur du public, heureux de voir ses couleurs passer le poteau et de partager les victoires en famille, entre amis, avec l’entourage du cheval. Gagner le Prix de l’Arc de Triomphe est le rêve de tout propriétaire, mais participer à une course c’est déjà mener une équipe autour d’un athlète, c’est être au cœur de la compétition et ressentir le grand frisson du vainqueur les jours de victoire.
Les couleurs d’un propriétaire (casaque et toque) sont invariables, quel que soit le jockey ou le cheval, car il en est le titulaire exclusif. La reconnaissance par les couleurs est incontestable et les courses de chevaux ont été les précurseurs en la matière. Elles serviront d’exemple aux autres sports, des décennies plus tard : footballeurs, rugbymen et cyclistes se sont effectivement inspirés des casaques de jockeys lors de la création des premiers maillots. Le choix des couleurs n’est jamais anodin et possède souvent une histoire : couleurs favorites d’un membre de la famille, hommage aux couleurs d’une région, d’un blason, d’un club de football, etc… Les couleurs se transmettent parfois sur plusieurs générations, seuls les dispositifs varient.
Les couleurs d’un propriétaire (casaque et toque) sont invariables, quel que soit le jockey ou le cheval, car il en est le titulaire exclusif. Lors de sa demande d’agrément, le propriétaire va choisir ses couleurs parmi celles qui sont disponibles, à partir d’un dispositif pré-établi qui résulte de la combinaison de plusieurs éléments : la casaque (25 dispositifs), les manches (12 dispositifs), la toque (10 dispositifs) et les couleurs autorisées par France Galop (18). Les trois éléments, casaque, manches et toque doivent se décrire dans cet ordre et se composer de deux coloris (exceptionnellement trois).
Pour que le propriétaire ne fasse plus cavalier seul, France Galop a initié et développé des formes variées d’accession à la propriété de chevaux de course. Mon cheval, notre cheval, nos chevaux : la propriété se décline désormais de multiples façons. N’importe quel investisseur peut s’associer et partager avec moins de risque, mais autant d’exaltation, le bonheur de voir ses couleurs franchir le poteau.
Vient ensuite l’achat du cheval. Dans cette tâche délicate, certains propriétaires suivent les conseils de leur entraîneur qu’ils ont choisi ; d’autres privilégient le « coup de cœur » ou font appel à un courtier (intermédiaire entre le vendeur et l’acheteur). Des chevaux « prêts à courir » peuvent être achetés à l’issue d’une course « à réclamer » où tous les chevaux sont à vendre. Pour miser sur le long terme, le propriétaire achète, au cours de ventes aux enchères, un foal (six mois) ou un yearling (un an). Il faut alors attendre deux ans pour voir courir son poulain. La part de rêve est d’incertitude est plus importante lors de l’achat d’un compétiteur dont la valeur n’est pas connue. Tous les espoirs sont permis… Etre propriétaire, c’est l’adrénaline garantie depuis l’ouverture des stalles de départ jusqu’au passage du poteau d’arrivée.
Ce loisir unique peut également s’avérer être un investissement rémunérateur, à la hauteur des émotions qu’il procure. Par ailleurs, loin d’être un luxe égoïste, cette passion fait vivre une filière économique agricole de 63 000 emplois dans l’Hexagone, animant une véritable chaîne des métiers, allant des haras aux stalles de départ, en passant par toutes les activités liées à l’élevage, à l’entraînement et au jeu.
L'entraîneur
L’entraîneur héberge, soigne et entraîne les chevaux qui lui sont confiés. Son métier implique des connaissances approfondies en hippologie pour exercer avec efficacité le dressage, les soins et la mise en forme des chevaux. Les entraîneurs les plus importants ont en charge plus de 150 pur-sang qu’ils doivent impérativement sortir chaque matin.
C’est le metteur au point. L’entraîneur est le préparateur physique et mental de l’athlète. Par des exercices réguliers le matin (galops de chasse, canters), il amène le cheval de course au summum de sa condition pour qu’il soit en mesure d’exprimer la plénitude de ses moyens l’après-midi sur les hippodromes. Cela demande un grand sens de l’observation car les chevaux ne s’expriment pas ! Il faut savoir doser l’effort. Pour illustrer la complexité de leur travail, certains entraîneurs comparent leur métier à l’art culinaire : il faut savoir jouer avec le feu sinon la préparation passe vite de la perfection au désastre. C’est la même chose avec les chevaux de course. Une fois établi ce fragile équilibre, l’entraîneur engage son cheval dans la course la mieux adaptée, celle qui correspond à son niveau et à ses aptitudes (courtes, moyenne ou longue distance, terrain bon, lourd ou souple). Pour cela, il consulte le programme annuel des courses édité par France Galop où les conditions précises de chaque course dont spécifiées.
L’entraînement d’un cheval de course ne dépend pas seulement du talent de l’entraîneur ; il implique également les soins et toute une série d’attentions prodigués par le cavalier d’entraînement mais également par le premier garçon et le garçon de voyage… Une équipe allant parfois jusqu’à cinquante personnes, managées par l’entraîneur qui est un véritable chef d'entreprise. Avec les chevaux, impossible de remplacer les gens par des machines. L’entraînement reste un métier où « l’humain » joue un rôle prépondérant.
Le jockey
Son activité physique l’assimile, sur le plan sportif, à un athlète de haut niveau astreint à une discipline de vie rigoureuse. Son métier est d’une très grande exigence et comporte des risques réels, particulièrement en obstacle. Au cours de sa carrière, le jockey monte sous les couleurs de différents propriétaires, mais il peut également monter sous contrat pour un propriétaire.
Le jockey doit allier qualités techniques (ce qu’on appelle la «main»), intellectuelles (sens tactique) et physiques. En plat, un jockey s’astreint à peser autour de 52 kilos et en obstacle autour de 61 kilos. Il doit tout à la fois respecter les instructions tactiques de l’entraîneur et parer le mieux possible aux aléas de la course, celle-ci se jouant en moyenne sur 2 minutes !
Un jockey doit avoir une « bonne main », c’est à dire avoir un bon contact avec la bouche du cheval. Il va ainsi pouvoir le détendre pendant le parcours et le retendre dans la ligne d’arrivée. Le jockey doit également posséder les qualités physiques d’un athlète de haut niveau. Sa musculature et son endurance vont l’aider à soutenir l’effort de son partenaire jusqu’au passage de la ligne finale. Dans le langage populaire, on dit qu’un jockey « porte son cheval au poteau », ce qui est remarquable pour un homme ou une femme contraint à des conditions de poids drastiques.
Les jockeys sont pesés en tenue de course, avec leur selle, avant et après la course ; le poids doit être identique, avec une tolérance de 100 gr, sous peine de disqualification ! Les jockeys se pèsent habillés de leur casaque et avec leur selle. Casque et Cravache ne sont pas pris en compte.
Pour monter en course, il faut être titulaire d’une licence professionnelle d’apprenti, de jeune jockey ou de jockey, De nombreux jeunes gens et jeunes filles passionnés entrent chaque année dans l’une des écoles des Courses Hippiques - www.afasec.fr - dans l’espoir de faire ce métier. L’École des Courses Hippiques, au travers de l’AFASEC, organise des «courses-écoles» à vocation pédagogique qui permettent aux élèves de s’entraîner à monter dans de véritables conditions de courses.
L'éleveur
Il est le premier maillon de la chaîne des courses. Dans son haras, il établit pour ses juments le meilleur croisement possible en choisissant des étalons en fonction de critères déterminés. Il surveille la gestation (11 mois), aide la mère à mettre bas lors du poulinage et prépare ensuite les poulains (appelés «foals» jusqu’à 1 an), dès leur naissance, à devenir de futurs athlètes en surveillant leur croissance. Les poulains quittent le haras à l’âge de 1 an, un grand nombre passant aux «ventes de yearlings», pour être débourrés (1er contact avec selle et cavalier) vers 18 mois, puis entraînés.
Eleveur est un métier qui réclame de grandes connaissances des pedigrees (arbres généalogiques) et des modèles de chevaux (petit, grand, trapu, osseux, etc.) mais également une grande rigueur professionnelle. Les soins qu’il prodigue au poulain (nourriture, sorties au paddock, suivi vétérinaire, etc.) jouent sur les performances du futur cheval de course. Les carences d’un foal (poulain ou pouliche de moins d’un an) mal nourri se répercutent sur le physique dès qu’il est en âge d’être soumis au rythme exigeant de la compétition. Un athlète se façonne donc dès la naissance. C’est pourquoi un éleveur doit établir son haras sur de « bonnes terres », riches en sels minéraux, vallonnées mais pas trop pour ne pas solliciter inutilement les articulations des jeunes chevaux. Elever est un métier qui réclame beaucoup de patience. Entre le moment où un éleveur choisit un étalon pour sa pouliche et celui où son poulain foule la piste d’un champ de courses, il se passe au minimum trois ans, les pur-sang étant autorisés à courir dès l’âge de 2 ans.